Les Premiers
Le mieux pour nous serait d’aller
Cueillir des fleurs de ce pommier
Et de recueillir la rosée
Dans un panier de paille tressée
A offrir aux dieux oubliés
Nous sommes parmi les derniers
Ou les premiers selon l’année
Le mieux pour nous serait d’aller
Cueillir des fleurs de ce pommier
Et de recueillir la rosée
Dans un panier de paille tressée
A offrir aux dieux oubliés
Nous sommes parmi les derniers
Ou les premiers selon l’année
J’aime ton doux parfum sucré de café roux
Et le goût de brioche dorée de ton cou
Laisse moi dévorer ta chair rebondie
Ton sang fera de moi l’homme de ta vie
Avecque mon écharpe au vent mauvais d’octobre
Je m’étonne qu’on évite ma présence au salon
Car mon haleine forte aux sentences d’opprobre
Goûte fort les propos bilieux de tous ces bons
Au loin des alezans chevauchés par des femmes
Rejoignent les torrents derrière la montagne
Elles partent pour trois jours protéger le domaine
Des rivales lointaines venues elles aussi
En troupes hardies aux querelles ennemies
Toutes griffes dehors les ourses se déchainent
Que restera de bon des passions souveraines
Libérons nous des chaines de ces folles reines
Rejoignons tous unis le sommet de ces pics
Et couronnons de fleurs l’innocente infante
De celle qui redore le blason homérique
Que la sérénité remplace la mésentente
Grenouille méditante et méritant boa
L’une gonflant le ventre, à l’autre l’oeil est coi
A deux ils pondent un œuf d’autruche, c’est assez
Toujours les pieds sur terre mais la tête cachée
Quand elle saura voler elle te menera au bois
En chasseur je saurai faire entendre ma loi
Je prendrai des leçons de ton corps de biche
Et le soir, de ton coeur, la joie tendre et riche
De simples pans de bois et de souples bambous
Tu te vêts à la taille, au cou et à ton front
Et le vent sur ta chair joue un air des plus doux
Jouant de ta candeur quand tous deux nous dansons
C’est un vieil arbre rond, le tilleul aux ailerons
Ce géant s’enracine dès le seuil de ma vie
Il m’a vu naître ici au lit même de ma mère
Comme le fit Baucis aux tendres attentions
Qui prolongea sa vie près de son doux mari
Ses branches s’entremèlent au corps de notre ferme
Où les bêtes de somme ne cessent de brouter
Et les hommes au sillon sans cesse labourer
Et l’arbre est toujours là, comme une vérité.
Bouillon d’asperges et yaourt allégé
Et décoction d’aubier de tilleul non sucré
Baskets au pied levé, chrono à dépasser
Pour la prochaine fête, ça y est je suis fin prêt.
Réveillon
Omelette en vinaigrette, mayonnaise et oignons
Et des huitres au citron, gibier aux champignons
Mâtin le beau gratin de choux et de lardons
Tomme des Pyrénées, salade de saison
J’ai apporté le pain aux olives et pignons
Et toi la confiture de poires faite maison
Champagne et vin nouveau, Oh quel beau réveillon
Un à un s’enlacent nos dix doigts confondus
Nous formons à nous deux un seul corps infini
Plus loin que l’horizon le cœur et la peau nue
Recouvrent protecteurs le plus secret des nids
Le petit doigt de Dieu